Treize ans que les Jardins d’insertion de l’Artois font germer l’idée qu’une alimentation saine est possible
Apporter des légumes bios au plus grand nombre tout en aidant des personnes à se former aux métiers de la terre… C’est le leitmotiv des Jardins d’insertion de l’Artois, une association dont le siège est à Hénin-Beaumont, les potagers à Avion, Méricourt et Farbus, et les bureaux administratifs à Willerval. Un travail de l’ombre qui a obtenu la reconnaissance du budget citoyen du Département.


C’est l’histoire d’un retour à la terre. Celui d’un ingénieur en pleine réflexion sur le sens de la vie, qui voudrait « faire des choses en adéquation avec ce qu’il prône », qui partage ses questionnements avec son groupe d’amis, puis franchit le pas et part se former au maraîchage biologique durant un an auprès des Jardins de Cocagne. Cette histoire, Monique Villain la connaît bien, c’est celle de son mari Éric, fondateur de l’association Les Jardins d’insertion de l’Artois. « Moi, j’étais infirmière, poursuit-elle. L’alimentation a toujours été quelque chose d’essentiel à mes yeux. Ça a été le projet commun de notre deuxième partie de vie ! »

L’association naît en 2009, avec pour ambition d’« apporter une alimentation bio à tout le monde, en essayant toujours d’être au juste prix ». Sa première quête a été celle de terres à cultiver. Le couple vit à Hénin-Beaumont, « entouré d’usines Seveso, pas l’idéal ». « On a fait le tam-tam, on a parlé autour de nous. » L’information arrive aux oreilles de Jean-François Dépret, maire de Farbus et agriculteur, qui propose des terres. Le couple et son groupe d’amis débarquent dans le petit village de l’Arrageois avec ses belles idées sur une agriculture qui ne soit pas intensive, sans produits phytos, respectueuse des cycles de la terre. « On passait pour des hurluberlus », résume l’Héninoise.
Entre bassin minier et Arrageois
N’empêche. Treize ans plus tard, ils sont toujours là. L’association, lauréate l’an dernier du budget citoyen du Département, cultive trois hectares et demi, répartis entre Farbus, Avion et Méricourt. « Ce sont des sols complètement différents, on n’y met pas les mêmes cultures », indique la présidente de l’association. Longtemps installés dans la grange d’une adhérente à Farbus, les locaux administratifs ont déménagé l’année dernière à Willerval, dans l’ancienne porcherie d’une ferme au cœur de cet autre village de l’Arrageois.
Ils sont trois à travailler au quotidien dans les champs : Éric Villain le fondateur, une jeune en contrat d’apprentissage et un homme en contrat aidé (parcours emploi compétence). « Cet été, on a aussi accueilli une personne en reconversion venue faire un stage », signale Monique Villain. C’est de l’insertion à petite échelle, qui permet un accompagnement personnalisé.
Pour leurs adhérents, les Jardins d’insertion de l’Artois proposent bien sûr des paniers hebdomadaires (lire encadré), mais aussi des chantiers participatifs et des conférences avec des spécialistes. Ils fournissent aussi une crèche et un jardin d’enfants à Vimy et viennent de nouer un partenariat avec le Café Nino’Kid à Liévin. « C’est notre goutte d’eau à nous », dit Monique Villain. La fameuse part du colibri.
Conférence de Marc Dufumier, ingénieur agronome, le vendredi 18 novembre à 19 h, à l’espace Prévert, rue Lamartine, à Vimy. Entrée gratuite, réservation obligatoire par courriel à lesjardinsdinsertiondelartois@aol.com.